Chapter 19: île au trésor (5)
"Ça a dû être dur pour Abdul…"
Murmura Delilah en voyant l'état de l'environnement. Après avoir couru quelques minutes, elle était enfin arrivée à l'endroit d'où la fusée de détresse avait été tirée.
Des arbres coupés en deux et des cratères au sol, c'était tout ce que Delilah avait en vue.
Suivant les dégâts, elle se rapprocha de plus en plus de la zone exacte d'où avait été tirée la fusée.
"C'est le commodore… mais où est Abdul ?"
Se demanda Delilah en voyant le corps du commodore au sol.
"Il est clairement en mauvais état, mais pas encore mort."
Analysa Delilah rapidement avant de se remettre à la recherche d'Abdul.
Mais à peine eut-elle tourné la tête qu'elle vit Abdul, affaissé contre un arbre, en sang.
"Ah !"
Surprise de l'état d'Abdul, Delilah courut vite à son chevet.
"Ça a dû être un combat serré…"
"Les deux ont fini inconscients, mais d'après la position des corps, Abdul doit avoir gagné."
Pensa Delilah en regardant Abdul.
Et alors qu'elle allait toucher le corps d'Abdul, il se réveilla instantanément et lui attrapa le bras.
"Eh ! C'est moi, idiot !"
S'exclama rapidement Delilah avant qu'il ne fasse quelque chose de stupide, comme l'attaquer.
Voyant que c'était Delilah, Abdul la regarda dans les yeux quelques instants avant de s'évanouir, l'air soulagé.
"Tch. Quel mauvais état. T'as de la chance que je t'aie vite trouvé."
Si Delilah n'était pas arrivée à temps, Abdul aurait pu se vider de son sang et mourir. Ne perdant pas de temps, Delilah le mit sur son épaule et le porta pour le ramener sur le bateau.
Il n'y avait que là-bas qu'elle pourrait le rafistoler pour éviter qu'il ne meure. L'un des premiers ordres qu'Alexander leur avait donnés quand ils avaient rejoint l'équipage était de laisser un peu de leur sang dans des pochettes pour des situations d'urgence comme celle-là.
Connaissant la vie ardue et sans paix qui leur était réservée, personne n'avait remis ses ordres en question.
Ainsi, leur sang était gardé au frais dans un frigo spécialement conçu pour cela, sur le bateau.
"Encore un peu et tu seras comme neuf, mon vieux."
Murmura Delilah à Abdul, comme s'il n'était pas inconscient.
"Qu'est-ce qui se passe ici ?"
Soudainement, une voix retentit dans la forêt.
Reconnaissant la voix, Delilah ne prit même pas la peine de se retourner. Elle continua son chemin vers le bateau, mais prit quand même le temps de répondre.
"Abdul se vide de son sang, je pars au bateau le rafistoler. Bon, je dois faire vite, va plutôt chercher Alexander, tu veux ?"
Répondit rapidement Delilah avant d'accélérer vers le bateau, laissant Alger derrière elle.
"Chercher Alexander ?"
Murmura Alger en regardant Delilah s'éloigner.
"Il semblerait que l'adversaire d'Abdul était coriace."
"Heureusement qu'il n'est pas venu après moi…"
Alger était vraiment heureux de ne pas avoir eu à affronter un adversaire capable de mettre Abdul dans cet état.
"Je suppose qu'il a dû aimer ça."
Ouais, si cela l'avait amené dans cet état, il avait sûrement dû s'améliorer énormément.
Une telle opportunité était rare.
"Mais heureusement que c'est pas tombé sur moi quand même."
Mais ce n'était pas fait pour Alger. Lui préférait éviter les combats autant que possible.
"Bon, je devrais aller voir ce que fait Alexander, mais avant ça…"
Il sautilla légèrement avant d'apparaître dans le ciel, juste derrière un oiseau portant un appareil bizarre autour du cou.
"KIIIIIIIIIIIIIIIIII ?!"
Les yeux sortant de ses orbites, l'oiseau semblait surpris de voir Alger apparaître derrière lui.
"Saleté de piaf, tu me suis depuis tout à l'heure. J'suis si intéressant que ça ? Hein ?"
Attrapant l'oiseau encore surpris, Alger se mit à le questionner comme s'il pouvait lui répondre.
Cela faisait un moment, depuis son combat contre Belli, que cet oiseau le suivait. Au début, Alger s'en fichait, mais quand il vit que l'oiseau avait une chose bizarre accrochée à son cou, il en fut surpris et décida de l'attraper si l'occasion se présentait.
Atterrissant en douceur sur le sol, Alger analysa ce que l'oiseau portait.
"Hein ? Un den-den mushi ?"
Alger fut surpris. Pourquoi un oiseau aurait-il un den-den mushi accroché au cou ?
Il ne pouvait pas parler de toute façon. Alors pourquoi avoir ça sur lui ? Était-ce un oiseau voyageur ? Dans ce cas, pourquoi le suivait-il ?
Alger avait beaucoup de questions et peu de réponses. Alors, il décida tout simplement de retirer le den-den mushi de l'oiseau pour l'analyser en profondeur.
"Tu ne me sers plus à rien maintenant, le piaf."
Dit Alger à l'oiseau qui n'avait maintenant plus le den-den mushi autour du cou.
"Devrais-je juste te tuer et te bouffer plus tard ?"
En entendant ça, l'oiseau pleura des larmes et tourna la tête de gauche à droite, comme un humain, pour dire non.
Il semblait vraiment désespéré.
"Ça fait vraiment longtemps que je n'ai pas mangé d'oiseau."
Continua Alger en regardant l'oiseau droit dans les yeux, amusé.
Si l'oiseau pouvait parler, il aurait certainement dit que sa viande n'était pas bonne, mais malheureusement pour lui, il ne le pouvait pas.
"Piiiiii Piiiiiii ! Pipi pi Piiiii !"
L'oiseau commença à pépier comme si Alger allait comprendre.
"Pffff, idiot, je comprends rien à ce que tu piaules."
Répondit Alger avec amusement.
Comme si l'oiseau comprenait Alger, il hésita puis il ferma soudainement les yeux et accepta son sort.
"Cet humain ne me comprend pas et, de toute façon, il veut me manger. Alors Autant mourir dignement et ne plus m'embarrasser. Et qui sait peut être que je me réincarnerais en Phenix dans une prochaine vie."
C'étaient les pensées exacts de cet oiseau qui affrontait la mort de front au lieu de continuer à mendier, misant tout sur une réincarnation peu probable.
"T'es un drôle d'oiseau, toi, hahahah. Allez, va-t'en avant que je change d'avis."
Dit Alger avant de relâcher l'oiseau.
L'oiseau semblait surpris du déroulement des événements. Quand il voulait survivre, l'humain allait le manger, mais quand il voulait mourir, il le relâcha.
S'enfuyant rapidement avant qu'il ne change d'avis, l'oiseau jura de ne plus jamais travailler pour les perfides humains.
Autant aller prendre des vacances, je les mérite amplement !
C'était certainement ce que l'oiseau pensait.
"Quel drôle d'oiseau."
Pensait Alger en le regardant s'enfuir.
Mais il reprit vite ses esprits et analysa le den-den mushi dans sa main. Il était vraiment bizarre, car il ne semblait pas avoir la fonction d'appel.
Alors, à quoi pouvait-il bien servir accroché à un oiseau—
"Attends ! Son rôle n'a jamais été de téléphoner, mais quelque chose d'encore plus stratégique dans ce genre de situation !"
Il semblerait qu'Alger avait une hypothèse sur la fonction première de ce den-den mushi.
"Il sert à l'espionnage ! C'est comme ça que les marines nous ont trouvés !"
Dans une forêt qui ne semblait nullement civilisée, il n'y avait rien pour se localiser, et certainement pas avec la précision dont avaient fait preuve les marines.
"Mais cela signifie qu'il y a d'autres piafs qui nous surveillent. Et des marines qui dirigent cette surveillance… Je doute qu'ils soient plus forts que ceux qu'on a combattus, mais autant ne pas prendre de risques. Je vais vite rejoindre le capitaine et quitter cette île macabre."
Pensa rapidement Alger avant de courir vers la direction où Alexander avait été vu pour la dernière fois.
…
Pendant ce temps, sur le navire des marines.
Une foule de personnes était positionnée devant un grand écran. C'était là où se trouvait le commodore avant que la mission ne débute officiellement.
Parmi cette foule, il y avait des journalistes et des marines. Et parmi cette même foule, il y avait une personne spéciale : une journaliste du nom de Katelyn. C'était la même personne qui avait sorti le journal sur les événements du port de Konton. Cette fois-ci, elle avait été invitée par la marine à assister à cette opération par l'intermédiaire de son supérieur, M. Yonka.
Et en voyant ce qu'il s'était passé durant cette mission, Katelyn sentit qu'elle avait bien fait de venir.
"Grande putain de nouvelle !"
Pensa Katelyn en voyant les corps inconscients de Lenny et Derek.
Bien qu'Arno et Belli étaient certainement morts, Katelyn s'en fichait complètement. Les grandes nouvelles passaient avant tout pour elle.
Mais si elle s'en fichait, les marines, eux, non.
"Putain ! Cette mission est un grand fiasco."
Grommela un marine âgé. C'était Zerty, l'adjudant du commodore Lenny. Il avait pour mission de protéger les journalistes si les pirates venaient à attaquer le bateau.
"J'aurais dû aller avec eux."
Pensa Zerty, sinistre.
"Au moins, le commodore Lenny et le commodore Derek ne sont pas morts. Bien que ce soit malheureux pour les autres, il y a au moins des survivants."
Pensa Zerty, légèrement soulagé.
Mais il y avait quelque chose de plus important que d'être soulagé.
"Les corps ! Allons les chercher avant qu'ils ne meurent !"
Aboya Zerty. Étant le plus haut gradé du bateau, il donna les ordres.
"Et pour les journalistes ?"
Demanda un soldat.
"Les journalistes ? Je préférerais honnêtement qu'ils meurent pour que ça ne s'ébruite pas."
C'est ce que Zerty aurait aimé dire, mais malheureusement, il ne le pouvait pas.
"Pas besoin d'y aller tous. Warner, Samuel et Yuna viendront avec moi."
Reprenant ses esprits, Zerty se prépara rapidement à partir.
"À vos ordres !"
Répondirent deux hommes et une femme.
"Et après avoir récupéré les corps des défunts et des commodores vivants, nous quitterons cette île avant que les pirates ne nous repèrent !"
Continua Zerty, voulant quitter cette île macabre.
Depuis qu'il était arrivé sur cette île, il n'avait rien trouvé de bon. Que ce soit le fameux trésor ou la mission, tout avait échoué.
"Bien ! L'opération sauvetage des commodores est officiellement lancée !"
Cria une dernière fois Zerty avant de quitter le navire avec ses trois soldats.
Tout cela sous les yeux vigilants des journalistes et de Katelyn.
"Ce genre de pirates va certainement aller défier Grand Line. J'ai hâte de savoir quel sera leur avenir… Deviendront-ils des légendes ou sombreront-ils dans la décadence ? Ah, j'ai hâte de voir tout ça."
Murmura à elle-même Katelyn, les joues rougies et l'expression hagarde.
"Ah ? Tu disais quelque chose, Kate ?" Demanda une femme à côté d'elle, elle semblait être proche au vu du surnom qu'elle lui accorde.
"Hein ? Non ne t'inquiète pas, je me suis juste perdu dans mes pensé Haha…" répondit Katelyn, légèrement embrassée qu'elle ait faillit se faire prendre.
"Si tu le dit." Dit la femme avant de se concentrer sur l'écran géant.